Souvent l’été, je cherche un livre pour épouser parfaitement le mood des vacances. Prendre le temps, farniente, s’endormir en écoutant les vagues… Oui, il est possible de retrouver ces sensations dans des romans ^^ Je vous en propose dix pour des lectures presque méditatives !
L’enfant qui mesurait le monde – Metin Arditi
Sur l’île de Kalamaki, Yannis, un enfant autiste, mesure chaque jour l’ordre d’arrivée des bateaux, les quantités pêchées, le nombre de clients du café Stamboulidis. Il cherche à capter l’ordre du monde. Un projet de construction vient diviser l’île et menacer l’équilibre. Mais il y a Eliot, un architecte américain qui étudie le Nombre d’Or. Une amitié bouleversante se noue entre l’homme et l’enfant.
Voici un roman parfait pour se laisser bercer par le ressac des vagues et le chant des cigales ! C’est aussi l’occasion de découvrir ces deux personnages forts, liés aussi par la mère du jeune garçon. C’est une histoire d’amitié, de résilience, de beauté fondamentale à retrouver dans la nature…
La patience des traces – Jeanne Benameur
Psychanalyste, Simon a fait profession d’écouter les autres, au risque de faire taire sa propre histoire. À la faveur d’une brèche dans le quotidien – un bol cassé – vient le temps du rendez-vous avec lui-même.
Mais le voyage intérieur devra passer par un vrai départ. Il lui faut laisser derrière lui les relations qui le hantent depuis trop longtemps. Et c’est au Japon que Simon trouve refuge. Là, il fait la connaissance des très sages et très vifs Monsieur et Madame Itô, avec qui il dessine une nouvelle géométrie amicale…
La patience des traces est un texte magnifique. C’est une introspection subtile, un voyage comme hors de toute temporalité, et en toile de fond, l’amitié d’une vie.
Monsieur Origami – Jean-Marc Ceci
Kurogiku a quitté le Japon et vit dans une ruine isolée de Toscane où il s’adonne à l’art de l’origami. Un jour, Casparo, un jeune horloger, arrive avec le projet de fabriquer une montre complexe contenant toutes les mesures du temps. Son arrivée va bousculer l’apparente tranquillité de Monsieur Origami.
La Toscane, l’art de l’origami, la discipline zazen… Il y a tous les ingrédients dans ce récit pour une lecture apaisante, ressourçante même ! Dans le dépouillement des dialogues, on interroge le rapport au temps et à soi. C’est presque un conte philosophique autant qu’un premier roman réussi 🙂
La grande traversée – Shion Miura
Dans ce livre magnifique, nous suivons Majimé. Un jeune employé d’une maison d’édition qui se voit confier le projet de rédiger un nouveau dictionnaire, nommé La grande traversée. C’est une œuvre de longue haleine pour le jeune homme et son équipe. Et le lecteur s’embarque pour une autre grande traversée, celle au gré des mots, de leur pouvoir évocatoire et de leur puissance pour révéler nos sentiments. Car au-delà de la lexicographie, il y a la vie, l’amitié, l’amour !
Les vestiges du jour – Kazuo Ishiguro
Stevens a passé sa vie à servir les autres, majordome pendant les années 1930 de l’influent Lord Darlington puis d’un riche Américain. Les temps ont changé et il n’est plus certain de satisfaire son employeur. Jusqu’à ce qu’il parte en voyage vers Miss Kenton, l’ancienne gouvernante qu’il aurait pu aimer, et songe face à la campagne anglaise au sens de sa loyauté et de ses choix passés…
Là encore, le voyage physique est l’occasion d’un voyage presque initiatique. Le personnage principal repense à sa carrière, aux moments saillants de sa vie, à ce qui l’attend encore. C’est un texte mélancolique, parfois triste mais toujours hautement sensible et humain.
Suzuran – Aki Shimazaki
Anzu est céramiste. Elle habite seule avec son fils depuis son divorce et ne souhaite pas se remarier. Elle s’épanouit pleinement dans un quotidien calme rythmé par la pratique de son art. Sa douceur naturelle est à l’image de sa vie, dans une petite ville au bord de la mer du Japon et au pied du mont Daisen. Sa sœur aînée, séductrice impénitente tout juste fiancée, annonce qu’elle viendra de Tokyo présenter à sa famille l’heureux élu.
Ce roman familial fait la part belle à la contemplation et à la méditation. Avec un style pur et concis, l’autrice nous plonge au cœur du travail de céramiste. Les sons, les odeurs, les textures de la céramique… Les paysages aussi prennent vie sous sa plume. On est le personnage fantôme de cette histoire de sororité et d’amour.
Une gourmandise – Muriel Barbery
C’est le plus grand critique culinaire du monde. Demain, il va mourir. Il le sait et il n’en a cure : aux portes de la mort, il est en quête d’une saveur qui lui trotte dans le coeur, une saveur d’enfance ou d’adolescence, un mets original et merveilleux dont il pressent qu’il vaut bien plus que tous ses festins de gourmet accompli.
L’autrice a condensé dans ce court texte toutes les sensations, tous les goûts et toutes les odeurs de la cuisine. Nous suivons le personnage principal qui s’isole dans ses souvenirs pour retrouver ce goût, ce souvenir qui lui échappe alors que la mort le guette. C’est une course contre la montre tout en lenteur. C’est le dernier hommage à Bacchus, dans les pensées des festins, des mets précieux…
Rosa candida – Ava Olafsdottir Audur
En route pour une ancienne roseraie du continent, avec dans ses bagages deux ou trois boutures de Rosa candida, Arnljôtur part sans le savoir à la rencontre d’Anna et de sa petite fille, là-bas, dans un autre éden, oublié du monde et gardé par un moine cinéphile.
C’est au cours d’un voyage lointain que le héros de ce roman embrassera son destin. Comme les héros antiques, il faut en passer des obstacles avant de pouvoir faire face à la réalité ! Et nous suivons son périple à taille humaine. Quitter son pays pour la première fois et le faire par passion. Quitter sa fille aussi, mais pour mieux la retrouver ?