Résumé
Alors que dans les années 90 le trafic de drogue prend une ampleur jusque-là inconnue dans la capitale coréenne, les autorités décident d’utiliser de nouvelles méthodes dans la guerre qu’elles mènent aux gangs impliqués. Park Junmo, flic de campagne à la carrière stagnante est ainsi choisi pour infiltrer l’organisation la plus puissante, Gangnam Union. Une mission sous couverture où les enjeux sont colossaux, à cheval sur trois pays de la région. Une chance inespérée pour le policier de monter en grade mais ce jeu ne se joue pas sans conséquences…
Le casting
Cette série en douze épisodes est sortie sur Hulu et Disney+ le fin septembre 2023, courrez la regarder, même si c’est en la bingeant avec un essai gratuit sur l’une des plateformes ! Bon voilà, je pourrai presque arrêter cet article ici 😂 Mais je vais essayer de faire un effort pour développer cet avis succinct en naviguant pour éviter les spoilers.
Un mot d’abord sur les deux têtes d’affiche. Wi Ha Joon d’abord, le boss de ce gang séoulite et en face, le flic Ji Chang Wook. Wi Ha Joon est un habitué des dramas un peu plus sérieux, ou noir du moins, avec par exemple Little Women sorti sur Netflix. Et Ji Chang Wook est un habitué des romances mais révèle une autre facette pour ce duel à haute tension.
Est-ce que cet acteur est en train de devenir l’un de mes acteurs préférés ? Je pense que oui… Il est plutôt habitué aux dramas romantiques, parfois avec pas mal d’action surtout au début de sa carrière, mais enfin c’est surtout romantique. Mais il est si bon dedans que c’est toujours un plaisir de le voir jouer. Et ici, c’est super de le voir endosser un autre genre de rôle. Exit le gendre idéal façon Hugh Grant avec les filles en pâmoison sur son passage (quoique…) et bonjour le flic prêt à tout pour boucler une enquête et alors… vraiment à tout… Genre arracher une oreille avec les dents quoi.
Un policier noir maîtrisé
Ah oui, pour passer un bon moment, il ne faut pas craindre la vue du sang et les combats rapprochés à l’arme blanche. Mais je ne suis pas non plus adepte très trucs franchement gores. Et ici le sang coule tellement à flot que ça va, ça dépasse le simple réalisme 😀
La série nous plonge dans l’atmosphère viciée du quartier de Gangnam. Epicentre du monde de la nuit dans les années 90. Et donc par extension, terrain de lutte privilégié entre bandes rivales pour la gestion des activités illicites.
D’ailleurs, l’ambiance caractéristique des films noirs est tout à fait respectée. Des couleurs sombres versus des lumières criardes, tout le monde fume à qui mieux mieux… Mais surtout, un suspense bien mené de bout en bout. Quand on commence le douzième et dernier épisode, on ne sait pas encore de quel côté penchera la balance !
L’enquête tient toutes ses promesses, on va de rebondissements en rebondissements jusqu’au dénouement final.
La touche K-drama
Ce que j’aime beaucoup aussi, c’est que souvent les dramas coréens prennent la peine de vraiment développer les personnages de méchants ou plus largement, les rôles des perdants. J’entends par là par exemple, le ou la perdante dans les innombrables triangles amoureux développés en série.
Là où, côté occidental, ce type de personnage ne sert que de faire valoir au héros. Et le moment où il est vaincu ou éconduit, il retourne dans les tréfonds de l’indifférence et de l’oubli. C’est presque la première chose que j’ai remarqué avec les séries coréennes. Les perdants aussi ont le droit à une personnalité complète et à des sentiments, même après leur défaite.
Et d’une manière générale, cette attention aux émotions des personnages, je trouve que c’est particulièrement rafraîchissant. Worst of evil ne fait pas exception. Même si la loi tire une ligne bien droite entre le bien et le mal, vous vous retrouverez à ne pas toujours approuver le “bon” personnage…
Autre caractéristique qui surprend quand on a été biberonnés avec James Bond, Jack Reacher et consorts, ici, le flic undercover devra aussi faire face à des conséquences très tangibles durant cette enquête. Ce n’est pas un robot, machine à tuer sans remords, qui sirotera son mojito sur la plage entouré de nymphettes…
Intégrer un syndicat du crime n’est pas quelque chose de neutre qui se balaie d’un revers de main.
Le divertissement parfait
Au final, c’est cela. Un très bon divertissement, qui me semble tout indiqué pour lutter efficacement contre la morosité des jours qui raccourcissent. Une histoire policière bien menée, certes violente mais pas trash. Et puis le côté nostalgie marche à fond. Tous les personnages sont accrochés à leur bipper, des portables modèle dinosaure et des batailles rangées de cinquante contre cinquante. Des bastons qui ont tout le loisir de former de belles séquences avec le contexte particulier de la Corée où les armes à feu sont rarissimes.
Bref, pour ses qualités intrinsèques et la très bonne performance de Ji Chang Wook (oui je me répète un chouia), cette série se fait une place de choix dans le paysage de cette fin d’année.
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