Résumé
À ceux qui ont pratiqué les autres écrits de Sénèque les Lettres à Lucilius n’offriront guère autre chose, pour le fond, que les traités sur la consolation, la brièveté de la vie, la colère, la clémence, la fermeté du sage, la tranquillité de l’âme, les bienfaits. Mais comme elles sont une conversation, poursuivie au jour le jour, avec un ami, elles ont souvent quelque chose de plus intime, bien que l’auteur s’adresse plus d’une fois, par-delà l’ami, au public et à la postérité.
Comme elles furent écrites vers la fin de sa vie par un homme qui avait connu de bonne heure les succès mondains, les succès littéraires et les honneurs, puis l’exil, – ensuite les honneurs encore, la cour, l’opulence, le pouvoir, enfin la disgrâce et qu’elles allaient à un fonctionnaire distingué qui, lui-même, avait déjà une grande expérience des hommes et demeurait en contact avec eux, elles fourmillent d’observations morales et d’enseignements qui n’ont pas vieilli, en particulier sur la vraie manière d’envisager les vexations subies, la retraite, la pauvreté, la maladie, la mort.
Comme d’ailleurs elles furent lues et méditées par les païens du temps de Quintilien, de Juvénal et de Tacite, qui en aimaient le style sentencieux et même les pointes, par les chrétiens qu’elles édifiaient et charmaient, puis par les nobles esprits du Moyen Âge, par les humanistes de la Renaissance, puis par ceux du grand siècle et du XVIIIe, elles arrivent à nous du fond de la nuit des temps imprégnées de ferveur spirituelle, et l’intérêt qu’elles présentent pour nous n’en est que plus certain.
124 lettres nous sont parvenues, mais il y en eut davantage. Nous donnons à la fin de notre dernier volume les fragments qu’Aulu-Gelle nous a conservés.
Le cadeau de Noël ultime
Dans cette dernière semaine précédent Noël, je vous donne une idée cadeau originale. Et une idée cadeau très niche aussi 🙂 Que diriez-vous de faire découvrir à l’un de vos proches la philosophie stoïcienne ? Au moins, c’est certain, ce cadeau ne sera pas en doublon au pied du sapin !
Et même si le prix n’est pas le même que les quantités d’éditions en poche disponibles, je recommande vraiment les Lettres à Lucilius dans leur édition des Belles Lettres. LA maison d’édition de référence pour les textes antiques, tant grecs que romains. Une maison d’édition dont la spécialité est de publier des ouvrages d’une qualité magnifique, en édition bilingue.
Alors, certes, les latinistes se font rares. Est-ce une raison pour bouder le plaisir de tenir entre ses mains ces volumes ? La couverture rouge caractéristiques des auteurs romains, un papier de qualité… Je ne veux pas céder à la tendance d’acheter un livre pour sa matérialité car après tout, le texte reste le même. Mais ces textes des Belles Lettres sont des objets magnifiques. On a envie de les collectionner. Et cela tombe bien, les lettres de Sénèque sont en plusieurs tomes !
Les stoïciens
Une petite mise en contexte s’impose pour ces écrits qui ne sont ni un essai, ni une fiction mais bien des leçons. Sénèque était donc un philosophe romain, mort en 65 de notre ère. C’est certainement l’un des plus célèbres stoïciens, avec l’empereur Marc-Aurèle.
Que prônait cette école de pensée ? Le sens aujourd’hui du mot stoïque en découle directement et nous donne une petite idée… Rester stoïque face aux aléas de la vie. Pour faire court. Trop court. Car la pensée philosophique stoïcienne est bien plus que ce cliché.
C’est une façon de voir la vie, la nature des Humains. Et c’est une école qui prône la discipline de soi pour tenir en respect les émotions.
Cela peut paraître rude et froid au premier abord. Mais on peut trouver des grandes consolations dans la lecture des lettres de Sénèque.
Sans oublier, que la philosophie, c’est la quête de la sagesse tout au long de la vie. Personne ne peut prétendre y arriver vraiment. Surtout pas Sénèque, l’un des hommes les plus riches de son temps et le plus proche conseiller de Néron… Tout le monde a ses petits défauts 😀
La sagesse à travers les âges
Je trouve merveilleux que des écrits du début de notre ère nous soient parvenus. Et de manière contre-intuitive, on ne se plonge pas dans la Rome antique à la manière d’un saut dans le temps. Au contraire, on aurait plutôt tendance à se dire, mais finalement, rien n’a changé depuis ?
Les gens restent les mêmes mais les moyens changent. C’est ce qui permet à ces lettres de garder toute leur puissance et toute leur fraîcheur.
Par curiosité intellectuelle, pour calmer les angoisses irrationnelles, en guise de développement personnel (pourquoi pas ?), découvrez vite la plume et la réflexion de Sénèque.
Il enseignait de son vivant et grâce à ses écrits, il peut continuer de le faire encore aujourd’hui 🙂