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L’école des bonnes mères est un roman de Jessamine Chan

12 juin 2025 2 juin 2025 Sophie Olive7 views
L’école des bonnes mères est un roman de Jessamine Chan

Résumé

« Nous avons votre fille. » C’est le message qu’entend Frida, mère célibataire, alors qu’elle s’est absentée en laissant seule sa fille de dix-huit mois. Les voisins l’ont vue sortir et ont appelé la police, venue récupérer l’enfant. Une série de conséquences qui la dépassent se déclenche. Frida perd la garde de sa fille pour un an, temps qu’elle passera dans un centre de rééducation pour apprendre à devenir une « bonne mère ».

Une dystopie qui sonne trop vrai

Je ne suis pas une grande adepte de ce genre littéraire qu’est la dystopie. Présenter un monde pire dans une temporalité autre, je n’ai pas souvent envie de me plonger dans un texte qui va me déprimer encore un peu plus que les simples actualités réelles…

Mais je suis sortie de ma zone de confort pour L’école des bonnes mères. J’étais curieuse de voir ce que pourrait être la rééducation d’une mère, pour en faire un modèle “parfait”. 

Et le roman qu’a produit Jessamine Chan vous cloue littéralement à votre fauteuil. Plus la lecture avance, plus vous suffoquez, presque à perdre pied comme l’héroïne, Frida. 

J’avais eu la même sensation avec le roman W de George Perec. Le propos dérange, met mal à l’aise et force à l’empathie avec les personnages victimes du système qui les broient dans ces deux dystopies. Perec reprenait le système nazi. De son côté, Chan pousse à peine des curseurs américains déjà bien trop réels.

Un condensé de ce que les Etats-Unis ont à offrir

Le roman est vraiment ancré dans la réalité américaine, même s’il ne faut pas beaucoup d’imagination pour transposer aux autres pays occidentaux et pas seulement. Aux autres pays qui ont en ce moment même des camps de rééducation, pour l’orientation sexuelle, pour le sentiment patriotique et ce que c’est que d’être un bon citoyen…

Jessamine Chan nous expose à tous les maux de l’Amérique actuelle. Les préjugés racistes, sexistes, une orthodoxie de pensée qui sert toujours de graine au totalitarisme. Mais aussi un système carcéral qui tourne à plein régime et bien sûr, le cœur du propos, les exigences démesurées que la société fait peser sur les mères.

La mère parfaite

Bienvenue donc, à l’école pour devenir l’impossible. Une mère parfaite. A remarquer déjà que sur 200 mauvaises mères envoyées ici, il y a seulement trois femmes blanches. Le racisme systémique nous saute aux yeux.

Alors bien sûr, toutes ont eu un comportement réprimandable à l’origine de leur condamnation à participer à cette “formation”. On ne peut jamais oublier ce point de départ au fil de la lecture. Les femmes y sont constamment rappelées, sommées de se présenter et de décrire leur crime à de nombreuses reprises. 

Mais là où l’autrice nous montre la perversité de cette quête de perfection, c’est avec le personnage secondaire de Linda. C’est l’une des mères condamnées pour les faits les plus graves, avoir enfermé régulièrement ses enfants dans un trou. Donc OK, il faut revoir les bases de la parentalité. Mais justement, Linda est presque l’élève modèle à l’école, l’une de celles avec les meilleures notes. Le grand écart mental est compliqué…

Avec son héroïne, Frida, l’autrice évoque ussi la difficullté d’être mère célibataire. Jongler entre son enfant, le travail, faire tourner la maison, les relations avec l’ex conjoint, le manque d’aide pour ces femmes qui peuvent parfois avoir la tête sous l’eau et ne plus pouvoir remonter. La santé mentale est aussi au cœur de ce livre.

Car la formation met à rude épreuve les nerfs et les émotions des femmes présentes. Notées sur tout, tout le temps, espionnées, enfermées, punies… Le piège de la quête de perfection se referme sur elles, démunies et forcées de se soumettre dans l’espoir de revoir leur enfant à la sortie.

Les poupées

L’ambivalence s’illustre particulièrement bien avec les enfants-poupées que chaque “mauvaise mère” se voit attribuer en arrivant. Ce sont des robots humanoïdes de l’âge de l’enfant de la femme concernée. 

Les mères doivent créer une relation de mère à enfant avec le robot, l’aimer vraiment, l’écouter vraiment, sans arrière pensée. Comment faire avec un robot ? Qui plus est, un robot paramétré pour tout écouter de sa “mère”, la filmer, l’analyser, quantifier son amour… 

Mais ces robots déclenchent aussi une certaine forme d’amour, ou du moins de forte compassion.

Car on les fait souffrir pour les besoins des exercices. Elles hurlent, pleurent, ont le regard perdu… Où est l’éthique dans cet usage ? Est-ce possible parce que ce sont des outils ? Comment en rester détacher ? Là-dessus, j’ai trouvé dans le récit des similitudes avec Klara et le soleil de Kazuo Ishiguro. 

Quand on veut rendre une machine la plus humaine possible, peut-on encore la traiter froidement, sans aucun sentiment ? 

Rééduquer mères et pères

Il y aussi une école pour les “mauvais” pères. Mais, bizarrement, quand Frida se renseigne sur leurs punitions, les appels avec leurs enfants supprimés, le nombre d’exercice, le niveau de surveillance… C’est fou mais c’est beaucoup plus détente du côté des hommes ! 

Une incarnation de plus du deux poids deux mesures dans la parentalité. Tandis que l’école déshumanise les femmes, qui ne sont plus que des mères, ne doivent penser à rien d’autre que leur enfant, surtout pas à elle-même, ne doivent plus avoir aucuns désirs… Les hommes, on en attend pas trop finalement…

Ce roman prend à la gorge et ne peut pas laisser indifférent.

Sophie Olive12 juin 2025
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